Sixième LP pour les australiens de VANISHING POINT, six ans après leur dernier effort, Distant is the Sun, publié en 2014. Entre temps, quelques ajustement de line-up avec l’intégration d’une nouvelle section rythmique composée de Gaston Chin à la basse et Damien Hall à la batterie, qui viennent soutenir les deux anciens (Chris Porcianko à la guitare et Silvio Massaro au chant), et épauler James "Bushy" Maier (guitare), dans le groupe depuis 2012. C’est donc un combo à quarante pour cent renouvelé qui nous en revient avec cette nouvelle cargaison de chansons aux dents blanches et aux refrains irradiants de lumière, et autant dire que malgré cette longue absence, le collectif australien n’a pas vraiment changé d’optique, proposant toujours à ses fans ce mélange de Heavy, de Power, de Progressif et de Hard mélodique limite AOR, pour le plus grand bonheur des amateurs d’harmonies ciselées et de puissance contrôlée. On retrouve toujours les originaires de Melbourne dans le catalogue AFM, les allemands ayant renouvelé leur confiance, et à juste titre. Avec dix morceaux pour une heure de musique, les VANISHING POINT n’ont joué ni les humbles ni les pingres, et la fanbase ne se sentira pas lésée par ce Dead Elysium, qui perpétue avec panache la tradition entamée il y a vingt-trois ans par le séminal In Thought. Difficile de ne pas s’attendre à une qualité extrême de la part de ce groupe qui n’a jamais déçu, et qui est parvenu à maintenir une continuité tout en cherchant sans cesse à se réinventer, se plaçant en convergence de plusieurs genres sans en trahir aucun, et une fois les oreilles collées sur « Dead Elysium », on comprend que le mot « échec » ne fait toujours pas partie de leur vocabulaire.
Produit par Dean Wells, Dead Elysium est encore un petit miracle mélodique qui n’aurait pas dépareillé au sein des écuries Frontiers ou AOR Heaven, bien que le concept austral ne perde jamais de vue son Heavy Metal pour éviter de sombrer dans la mélasse pour adolescentes énamourées. Petit rappel pour les étourdis ou ceux étant passés à côté de l’histoire du groupe, il a été formé à l’orée des années 90 par d’anciens EYE (Tommy Vucur, Jack Lukic et Joe Del Mastro), après que ces derniers aient rencontré le chanteur Silvio Massaro. Mais il aura fallu des années au combo pour enfin sortir son premier LP, ce fameux In Thought qui siffla le départ de la course, qui depuis, n’a connu que de très légères baisses de régime. En dix ans, le quintet publia pas moins de trois longue-durée après ce premier jet (Tangled In Dream, Embrace The Silence, The Fourth Season), avant d’appuyer sur pause jusqu’à 2014 et le dernier album Distant Is The Sun. Et depuis la fin des années 2010, VANISHING POINT semble avoir pour but de prendre son temps entre deux réalisations, pour proposer la meilleure musique qui soit et ne pas se lasser. En étant clair, Dead Elysium ne propose rien de plus innovant que ses cinq frères aînés, et se contente de signer les meilleures chansons possibles, toujours propices à des digressions plus ou moins progressives, mais d’une cohésion sans failles. C’est ainsi que les fans d’EVERGREY, de KAMELOT, SANDSTONE, VOYAGER et BOREALIS se sentiront en terrain connu, sans parler des accros aux australiens qui reconnaitront là la patte de leurs idoles, une patte incomparable, qui rappelle le SAVATAGE le plus ambitieux, sans pour autant tomber dans la citation directe.
Si tous les morceaux sont bien évidemment d’une qualité supérieure, certains attirent l’attention plus que d’autres, comme le superbe « Free », qui de ses sept minutes et de son clavier prépondérant offre une tranche de Metal progressif et mélodique précieuse, et qui reste en oreilles de longues minutes après son terme. On apprécie toujours autant cette façon de fondre la grandiloquence de composition dans une humilité mélodique patente, et les structures, mouvantes mais simples nous font voyager aux confins du Power Metal et du Heavy le plus harmonieux, mélange sucré-salé des plus délicieux qui est depuis longtemps la trademark du groupe. Mais ne vous inquiétez pas, les australiens savent aussi vivre avec leur temps, et nous offrir des tranches de puissance conséquentes, saccadant les guitares pour s’adapter à leur époque, sans renoncer à leurs convictions radiophoniques, et « Recreate The Impossible » de faire parler la poudre sans tout exploser à la ronde. Et avec une intro aussi énorme et énergique que « Dead Elysium », VANISHING POINT a mis toutes les chances de son côté pour que son souvenir émerge de façon immédiate et durable, avec ce déluge de guitares agressives et cette rythmique digne du Power Metal le plus viril et échevelé. La voix de Silvio Massaro, toujours aussi lyrique et ferme assure aux instrumentaux une assise des plus solides mais poétiques, et la nouvelle rythmique, encore à l’épreuve, donne tout ce qu’elle a pour propulser les morceaux dans la stratosphère de la qualité la moins sujette à caution.
On peut trouver le tout classique à souhait, on peut se dire que les idées sont éculées, mais il est impossible de nier le potentiel énorme de ce groupe toujours capable de trousser des hymnes fatals en l’honneur du Heavy Metal le plus royal, et le mid tempo se taille la part du lion dès le hit radiophonique « Count Your Days ». C’est à ce point parfait qu’on pourrait prendre les australiens pour des suédois, mais il n’y a pas que les pays nordiques qui sont capables d’accoucher de groupes méritants et intelligents dans la nostalgie, ce sixième LP respirant à pleins poumons l’air des eighties et des nineties. Aucune faute de goût majeure une fois encore, malgré quelques morceaux qui auraient sans doute mérité d’être plus concis, mais comment résister à la fougue de « To The Wolves » qui lâche les loups de DIO sur les armures de PRIMAL FEAR. Les chansons s’enchaînent avec panache, profitant toujours d’une intro travaillée et d’arrangements cosmiques (« Salvus »), et la fin du LP nous offre même une accentuation de la violence, avec des parties de batterie conquérantes (« The Healing »), tandis que le final « The Ocean » revient vers un Hard-Rock plus souple, mais toujours aussi grandiloquent.
Belle réussite donc que ce retour au premier plan des VANISHING POINT qui sont encore loin d’avoir atteint le point de disparition. Ce qu’on ne leur souhaite pas, bien évidemment.
Titres de l’album:
01. Dead Elysium
02. Count Your Days
03. To The Wolves
04. Salvus
05. The Fall
06. Free
07. Recreate The Impossible
08. Shadow World
09. The Healing
10. The Ocean
Du texte en grasDu texte en italiqueDu texte soulignédu texte barrédu texte en vertune liste d'item numérotée(...)
16/09/2020, 22:12
16/09/2020, 21:49
15/09/2020, 22:30
15/09/2020, 22:06
gros souvenirs, j'y avais emmené mon neveu de 7 ans et demi ! c'etait drole les regards partagés des gens entre "cool la relève" et "ce n'est pas un endroit approprié pour un enfant " lol. ce qui etait drole aussi le nombre de gens qui se sont barrés après slayer ...comme nous ;)
11/09/2020, 12:32
Novateur ? Je ne sais pas du tout ce que la "presse" en dit mais moi je le trouve très varié (y'a tout NAPALM là dedans !), pas mal de côtés GODFLESH aussi... Pis même un titre totalement KILLING JOKIEN ("Amoral"). Bref, j'adore !!! Album de l'année ???
11/09/2020, 10:59
Barney, toujours aussi intéressant en interview. Bon sang j'adore ce type !!! J'adore l'écart qu'il y a (toujours eu) entre l'aspect brutal de leur musique et le fond, l'esprit derrière tout ça. Quant au dernier album, j'ai bien envie de craquer aussi... Il est aussi "novateur(...)
11/09/2020, 08:04
Nubowsky + 1000000 !!! Le dernier album en date est juste EX-TRA-OR-DI-NAIRE !!! !!! !!! Il tourne en boucle chez moi en ce moment...
11/09/2020, 07:25
Bel effort qui illustre bien le retour en grâce dont bénéficie cet album depuis, disons, une douzaine d'années, et après être passé pour le plus faible dans l'opinion générale jusqu'à la sortie de "Load". Tout est dit ici dans les faits, qui sont au demeurant bien connus. Ce (...)
10/09/2020, 21:27
Sabaton, je n'y prête même plus attention. Pas ma came mais je respecte ceux qui aiment. Y a pas de mauvais Metal. - Le bon Metal, c'est quoi ? Bah tiens, tu prends ce disque là, tu le poses sur la platine, tu écoutes. Bah, c'est du bon Metal. Et le mauvais Metal ? Ah..(...)
10/09/2020, 11:22
J'ai bien aimé celle de David White (Heathen, chant). On sent que l'intérim des gratteux chez Exodus lui a bien cassé les couilles, tout comme le fait que Kragen Lum se soit pointé avec la totalité du nouvel album entièrement composé par lui et que White ne pouvait même pas y apporter ses te(...)
10/09/2020, 11:18
L’interview de Napalm est toujours aussi intéressante.. quelle conviction et quelle carrière exemplaire.
10/09/2020, 09:45