Mutantkind

Terbiocide

27/06/2019

Autoproduction

Herbicide, raticide, insecticide, mais aussi GAMMACIDE, DEICIDE, et je ne vais certainement pas m’amuser à vouloir la liste exhaustive, car celle des groupes au suffixe restrictif est suffisamment longue pour remplir un bottin. Alors contentons-nous de célébrer l’arrivée sur le marché d’un nouveau groupe qui veut souligner un effacement, une mort ou une suppression, en l’occurrence celle des TERBIOCIDE, qui comme tous leurs petits copains en CIDE ne veulent pas de cidre mais bien de la bière, quoi que le pays d’origine de ces petits malins soit plutôt connu pour ses vins. Originaire de Lombardie, ce quintet (Samuele Di Giglio - chant, Marco Strada - basse, Alessandro Lera et Mirko Rosmarino - guitare, Silvio Attolini - batterie) nous honore donc de sa première sortie officielle, déjà annoncée par entrefilet sur votre site préféré. Après une première démo en 2018, Rage on You, qui avait timidement agité l’underground européen, les cinq musiciens ont donc décidé de s’ne remettre à l’autoproduction digitale pour distribuer ce premier EP six titres, qui commence et s’arrête pile quand il faut, et qui n’en fait jamais trop. Jamais plus non plus, car nous sommes en présence d’un genre d’archétype de la scène Néo-Old-Thrash à savoir, un groupe qui souhaite rendre hommage à des groupes qui rendent hommage à des groupes, et plutôt que de se réclamer d’influences légendaires, les lombards citent volontiers LES LICH KING, DUST BOLT, HAVOK, VEKTOR ou AMKEN pour situer leur démarche musicale. Soit, c’est un choix qui se respecte, mais considérant que les références ci-dessus elles, ne se sont privées de piquer dans les paniers de l’histoire, c’est donc une mise en abime assez intéressante que propose Mutantkind, à défaut d’un postulat Thrash vintage définitif. Ne jouant pas dans la même catégorie que les CRIMSON SLAUGHTER, ENFORCED, POWER TRIP ni même dans celle de VEKTOR, ce sympathique quintet se démarque donc de ses propres qualités, à savoir de privilégier une approche véloce et des riffs féroces, pour tenter de se faire une place sur la scène actuelle.

Scène qui décidément ne manque ni d’allant, ni de puissance, mais qui pèche parfois par manque d’idées. Celles étalées sur ce premier EP sont classiques, de la saccade qui va bien à l’accélération qui secoue les reins, en passant par le mid tempo bien chaud et le break rétro, pour une danse dont on connaît le moindre des pas. Aucune surprise ni sortie de route donc, pas d’originalité à attendre d’un produit bien manufacturé, qui parlera aux fans d’un Thrash précipité mais pas bâclé, à la batterie un peu trop compressée, et aux guitares autoguidées. On se demande même parfois si quelques bandes n’ont pas été accélérées en studio, spécialement lorsque chauffe le tempo (« Isolation Disease », dont l’intro rappelle les australiens de HOBBS ANGEL OF DEATH ou les grecs de FLAMES qui avaient aussi la sale habitude de donner un petit coup de pouce à leurs BPM), mais dans l’ensemble, et avec un timing resserré, cet EP passe bien la rampe, sans laisser un souvenir impérissable. Heureusement, quelques modulations et dérivations acoustiques (l’entame sympathique et nostalgique de « Inner Mosh », qui enchaîne avec un riff à l’allemande que les LIVING DEATH ont souvent utilisé), une poignée de complications rythmiques, et une implication générale et généreuse sauvent l’effort de l’oubli, et « Iron Will », en tant qu’entame, fait aussi parfaitement son travail pour capter l’attention. De là à valider les ambitions Techno-Thrash revendiquées par la bande, il y a un pas que je ne franchirai pas, puisque de l’instrumental au chant, tout sent le classicisme flagrant et l’efficacité en avant, loin des arabesques et autres pirouettes des grands équilibristes et des nouveaux puristes. Nous ne sommes donc pas attablés aux côté des CORONER, MEKONG DELTA ou même VEKTOR, puisque le Thrash des italiens se veut plus puissant que finaud, mais dans cette catégorie, et avec une production claire et ample (qui sous-estime quand même le rôle crucial de la batterie dans un groupe du cru), Mutantkind reste une solide mise en jambes, ce celles qui soulignent un potentiel, mais sans mériter une attention de tous les instants.

Ajoutons quand même une jolie pochette bien réussie qui résume à merveille notre époque de misère et de ténèbres, formelle dans le message mais admirable dans le trait, des morceaux vindicatifs qui vitupèrent leur message de contestation (« Mutantkind », et ses syncopes à la limite du Mosh, mais son entrain sympathique), et la balance stoppe sa course pile à l’équilibre stable entre qualité et esprit conservateur un peu trop prononcé. Le chant, assez grave mais en retrait, et un peu poussif parfois ne permet pas aux guitares trop timides la plupart du temps d’exploser leurs motifs sur les murs de l’histoire, et les transitions encore un peu trop téléphonées ne nous écartent pas non plus du droit chemin trop bien tracé. Mais ne soyons pas bégueules, et apprécions cet ajout pour ce qu’il est, à savoir une pierre de plus à ajouter à un édifice Thrash old-school qui n’est pas prêt de vaciller. Osera-t-on attendre de la prochaine fournée un peu plus de culot ?   

   

Titres de l’album :

                          1.Iron Will

                          2.Mutantkind

                          3.Divine Hypocrisy

                          4.Isolation Disease

                          5.Inner Mosh

                          6.Rage on You

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par mortne2001 le 16/11/2020 à 18:25
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