No Way for Salvation

Devastation Inc.

30/11/2016

Earthquake Terror Noise

Décidément, l’âge d’or du Speed/Thrash n’en finira jamais d’inspirer les jeunes générations…Quand je vous disais que cette époque avait quelque chose d’unique, un élan formidable qui n’a aucun équivalent dans les autres sous-genres du Metal, Hardcore mis à part bien sûr…

Aujourd’hui, c’est en Italie que nous allons chercher notre pain béni, matérialisé par le premier longue durée d’un quatuor qui n’a pas le médiator dans sa poche, et qui a su s’inspirer des grandes légendes tout en commençant à écrire la sienne.

Cette légende a justement débuté à Gênes, grand port Italien, lorsqu’Alessio Gaglia, guitariste chanteur, s’est mis en quête de compagnons de jeu partageant son amour d’un Metal puissant et mordant.

Une fois la bande réunie (en compagnie de Giorgio Vianson à la basse, de Samuele Della Valle à la guitare et de Nicolo Parisi à la batterie),  DEVASTATION INC. commence à sérieusement répéter pour mettre au point son numéro, et un an plus tard, une première démo éponyme voit le jour,  avec trois morceaux bien sentis dans un créneau Thrash précis, dont un hymne imparable, « One Word : Destroy ! », devenu leur leitmotiv.

On retrouve d’ailleurs les trois saillies sur ce premier LP, No Way for Salvation, qui sait se montrer efficace tout en développant de belles qualités originales.

Pas de salut hors du Thrash velu ? C’est un peu le message de ces quatre Italiens, mais si leur nom pourrait faire penser à une adaptation transalpine du « Damage Inc. » de METALLICA, c’est bien ailleurs qu’il faut chercher leurs influences, même si le parfum rétro de Kill’Em All trouve écho dans les sillons de ce CD béton.

A la lisière de la forêt Thrash mais encore un pied sur le sentier Speed, les DEVASTATION INC. ne jouent pas les braconniers bourrés, mais bien les snipers affutés. Avec un tel patronyme, nous serions en droit d’attendre une boucherie bien réglée et sanglante comme des premières règles d’été, mais il n’en est rien, et si la puissance prédomine, la finesse ne fait pas grise mine.

Alors les références affluent évidemment, et d’ailleurs, « One Word : Destroy ! » nous aiguille doucement sur la piste OVERKILL, pour cette utilisation d’une basse gironde et brillante aux accents Hardcore, mais fausse alerte, les Italiens sont bien Metal, et ne traînent pas longtemps sur le sentier de la guerre urbaine.

Pour être un peu plus clair, on s’imagine bien évidemment un EXODUS des premiers jours, plus gras que fluide, un AGENT STEEL qui aurait enfin décidé de jeter ses tics lyriques dans la poubelle de l’opéra, ou même un mélange explosif et de première bourre des HOLY TERROR et FORBIDDEN, pour cette juxtaposition de thèmes diablement Heavy et de ruades Thrash bien senties.

Et le quatuor se montre à l’aise, quel que soit le terrain. Ils portent cet art de l’allusion au pinacle lorsqu’ils se décident à lâcher une compo aussi fatale que « Behind The Riverside », portée par un riff ultra redondant qui meuble les trois quarts du morceau avant qu’un solo homérique ne déclenche l’accélération foudroyante. Un peu HEATHEN pour cette façon d’amener une acmé de violence avec beaucoup d’intelligence, l’approche des Genevois est bien rodée, même lorsqu’ils se décident à laisser leur instinct énervé parler sur de petites perles bien véloces comme ce terrassant « Fast As A Fuckin’ Bullet », digne du meilleur DESTRUCTION qui reprendrait du OVERKILL (encore une fois, décidemment…).

Mais comme je le soulignais précédemment, ces diablotins du riff malin savent aussi distiller le suspense sur un timing moins serré, et s’inspirer des TESTAMENT pour insuffler beaucoup de mélodies à leur Metal maudit, et le final dantesque « Between Dream and Nightmare » de le démontrer en sept minutes et quelques.

Gros travail de la rythmique, et surtout de Giorgio à la basse, qui occupe le terrain avec une belle présence à la Steve DiGiorgio, mais une fois de plus, c’est le travail incroyable des guitares qui surprend, tant en staccato qu’en solo, et les six-cordes brûlent et brillent de mille feux dans un ballet ininterrompu à la saccade glorieuse.

Des avancées franches toujours agrémentées de breaks soupesés au gramme Heavy près (« Troops From Hell », « Justice Pattern », le plus FORBIDDEN du lot), mais aussi des tueries intégrales qui disposent d’un arsenal de riffs accrocheurs qui font très mal (dans le genre, « For The Liberty I Kill » est un exemple fatal, avec sa farandole de saccades démoniaques et son break central groovy comme une manchette de maniaque), en gros, tout ce qui a fait du Speed/Thrash un style vraiment à part, ni vraiment l’un, ni totalement l’autre, mais combinant les qualités des deux en les expurgeant de leurs défauts les plus flagrants.

Avec en plus une production absolument parfaite signée par Fabio Paolombi aux Black Wave Studios de Gênes, une pochette confiée aux bons soins de Mario Lopez (EVIL INVADERS, SABBAT), No Way for Salvation frise la perfection dans le style et nous replonge dans notre nostalgie adolescente, sans négliger les impératifs de son époque.

Des musiciens exemplaires, droits dans leurs baskets, qui ne jouent pas plus qu’il ne faut, tant en termes de technique que de timing.

Avec huit morceaux pour trente-huit minutes, ce premier album est une grenade lâchée à la face du Thrash vintage, et qui explose quand il faut, sans faire de dégâts inutiles.

Décidément, l’âge d’or du Speed/Thrash n’en finira jamais d’inspirer les jeunes générations…En Italie, comme ailleurs, on n’a pas la mémoire plus courte que les cheveux, et les DEVASTATION INC. n’ont pas fini de réduire les scènes et vos oreilles en cendres…  

Et n’oubliez pas, un seul mort d’ordre.

Destroy !!!!


Titres de l'album:

  1. One Word: Destroy!
  2. Payback
  3. Justice Pattern
  4. Behind The Riverside
  5. Fast as a Fuckin' Bullet
  6. Troops from Hell
  7. For the Liberty I Kill
  8. Between Dream and Nightmare

Facebook officiel



par mortne2001 le 15/12/2016 à 17:52
85 %    795

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Test de nouvelle vidéo

grinder92 11/09/2020

Vidéos

From This Day Forward

mortne2001 10/09/2020

From the past

...And Justice For All

mortne2001 08/09/2020

From the past

Slayer + Megadeth 2011

RBD 05/09/2020

Live Report

Manifest Decimation

mortne2001 31/08/2020

From the past

Opeth 2006

RBD 29/08/2020

Live Report

Widespread Bloodshed/Love Runs Red

mortne2001 24/08/2020

From the past

PILORI / Interview

Baxter 18/08/2020

Interview

Dead can Dance 2013

RBD 15/08/2020

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
grinder92

Du texte en grasDu texte en italiqueDu texte soulignédu texte barrédu texte en vertune liste d'item numérotée(...)

16/09/2020, 22:12

grinder92

 

16/09/2020, 21:51

grinder92

16/09/2020, 21:49

grinder92

  Affichage des smileys

16/09/2020, 16:48

grinder92

 

16/09/2020, 15:51

grinder92

15/09/2020, 22:30

grinder92

15/09/2020, 22:06

grinder92

  

15/09/2020, 19:09

grinder92

 

15/09/2020, 18:39

grinder92

 

15/09/2020, 18:38

grinder92

Affichage de Smileys  

15/09/2020, 13:57

grinder92

test de fonctionnement

15/09/2020, 13:57

senior canardo

gros souvenirs, j'y avais emmené mon neveu de 7 ans et demi ! c'etait drole les regards partagés des gens entre "cool la relève" et "ce n'est pas un endroit approprié pour un enfant " lol. ce qui etait drole aussi le nombre de gens qui se sont barrés après slayer ...comme nous ;)

11/09/2020, 12:32

Humungus

Novateur ? Je ne sais pas du tout ce que la "presse" en dit mais moi je le trouve très varié (y'a tout NAPALM là dedans !), pas mal de côtés GODFLESH aussi... Pis même un titre totalement KILLING JOKIEN ("Amoral"). Bref, j'adore !!! Album de l'année ???

11/09/2020, 10:59

Living Monstrosity

Barney, toujours aussi intéressant en interview. Bon sang j'adore ce type !!! J'adore l'écart qu'il y a (toujours eu) entre l'aspect brutal de leur musique et le fond, l'esprit derrière tout ça. Quant au dernier album, j'ai bien envie de craquer aussi... Il est aussi "novateur(...)

11/09/2020, 08:04

Humungus

Nubowsky + 1000000 !!! Le dernier album en date est juste EX-TRA-OR-DI-NAIRE !!! !!! !!! Il tourne en boucle chez moi en ce moment...

11/09/2020, 07:25

RBD

Bel effort qui illustre bien le retour en grâce dont bénéficie cet album depuis, disons, une douzaine d'années, et après être passé pour le plus faible dans l'opinion générale jusqu'à la sortie de "Load". Tout est dit ici dans les faits, qui sont au demeurant bien connus. Ce (...)

10/09/2020, 21:27

Arioch91

Sabaton, je n'y prête même plus attention. Pas ma came mais je respecte ceux qui aiment. Y a pas de mauvais Metal. - Le bon Metal, c'est quoi ? Bah tiens, tu prends ce disque là, tu le poses sur la platine, tu écoutes. Bah, c'est du bon Metal. Et le mauvais Metal ? Ah..(...)

10/09/2020, 11:22

Arioch91

J'ai bien aimé celle de David White (Heathen, chant). On sent que l'intérim des gratteux chez Exodus lui a bien cassé les couilles, tout comme le fait que Kragen Lum se soit pointé avec la totalité du nouvel album entièrement composé par lui et que White ne pouvait même pas y apporter ses te(...)

10/09/2020, 11:18

Nubowsky

L’interview de Napalm est toujours aussi intéressante.. quelle conviction et quelle carrière exemplaire.

10/09/2020, 09:45