Cogitum NECROSUM.
Oui, j’en suis conscient, c’est une façon assez péremptoire de présenter un nouveau groupe, et j’espère que les fans de René Descartes dont je fais justement partie ne s’en offusqueront pas. Mais après tout, entre le « je pense, donc je suis », et cette analogie latine légèrement détournée, il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement au-dessus d’une tombe aux fleurs fanées. Soyons toutefois plus précis dans l’explication, et introduisons donc ce nouveau groupe bien de chez nous, formé à Nancy, et qui nous propose en 2020 son premier EP qui semble être la bande-son adéquate pour une année catastrophique au parfum légèrement déprimant et morbide. Affirmant d’emblée que leur groupe en est un de Death Metal, formé par des fans de Death Metal pour des fans de Death Metal, les NECROSUM jouent la franchise, et nous offrent une superbe pochette noir et blanc qui en dit assez long sur leurs intentions caverneuses et cadavériques. Proposant un DM old-school mais méchamment bien troussé, les quatre musiciens (Martin FISCHER - chant, Paul CLAUSSE - guitare, Alexis CHATEAU - basse et Loris LAROSA - batterie) évoluent dans les arcanes temporelles du style, et trouvent leur ancrage dans les origines du genre. Mélangeant la brutalité inhérente à la violence typiquement US (CANNIBAL, SUFFOCATION), et la froideur typique des hivers suédois (ENTOMBED, UNLEASHED), NECROSUM se veut donc classique dans le fond et salement efficace dans la forme. Loin d’un simple exercice de style pour prouver qu’ils ont bien relu leurs manuels de brutalité macabre, Self Collapse est un premier format court qui n’oublie pas le groove en route, et qui lâche des riffs conséquents sur lit de nappes vocales vraiment graves et rauques.
En gros, la mort ça craint, ça pue, mais c’est inévitable, alors autant aborder l’inéluctable avec entrain. Construit comme un effort formel, avec son lot d’accélérations fulgurantes et d’écrasements de cervicales, Self Collapse est un pur produit de son ère nostalgique, mais ne se contente pas de recycler des plans déjà entendus cent mille fois. Certains morceaux (tous en fait) contiennent leur lot de licks qui accrochent l’oreille, et si on sent en filigrane une certaine fascination pour le DM anglais de l’époque bénie (BENEDICTION, BOLT THROWER), la production (maison) ne verse pas trop dans le passéisme, et accepte l’épaisseur contemporaine, ce qui a pour effet de transformer les chansons en litanies morbides pour veuves éplorées de nécrophiles trépassés. Sans prendre de gants ni la peine de trousser une intro, les nancéens attaquent bille en tête par un mid tempo qui remet les pendules à l’heure de l’agonie, et « Ode to a Pestilent Penance » de nous offrir un petit tour par les égouts de l’humanité. On y respire l’air putride de la Floride des années 88/91, mais on supporte aussi les coups de froid du vent suédois, glacial comme d’habitude, et le mélange est efficace. D’ailleurs le quatuor accepte très bien de lâcher quelques riffs plus Thrash que la moyenne, ce qui apporte de la fluidité à l’ensemble, qui se réclame quand même d’une caution formellement Death. Petites sifflantes, mélodies maladives, rythmique qui abat le boulot comme un bucheron les billots, et le temps passe très vite, à tel point qu’on regrette que le tracklisting ne soit pas un poil plus long.
Bon, à partir de là, vous aurez pigé le truc je suppose, et vous vous précipiterez sur cette sortie plus que sympathique. Plus qu’un simple EP, Self Collapse est l’acte de naissance des enfants illégitimes des amours coupables de MASSACRA et NO RETURN, exilé en Suède et éduqué aux Etats-Unis, un enfant qui en veut à la terre entière de n’avoir pu grandir sous l’aile de ses parents, et qui a bien l’intention aujourd’hui de réclamer son dû de brutalité froide et effective. Une entrée en matière qui en dit long sur un avenir qu’on pressent déjà glauque, bruyant, viscéral et peut-être de première importance. Bienvenue donc aux NECROSUM, qui pensent, et pansent, donc ils sont, et pas seulement dans l’au-delà. Soyons cartésien, et souhaitons-leur le meilleur à venir au vu des capacités présentes.
Titres de l’album :
01. Ode to a Pestilent Penance
02. Devotion to Affliction
03. Solitary Dread Ruin
04. Agony
Du texte en grasDu texte en italiqueDu texte soulignédu texte barrédu texte en vertune liste d'item numérotée(...)
16/09/2020, 22:12
16/09/2020, 21:49
15/09/2020, 22:30
15/09/2020, 22:06
gros souvenirs, j'y avais emmené mon neveu de 7 ans et demi ! c'etait drole les regards partagés des gens entre "cool la relève" et "ce n'est pas un endroit approprié pour un enfant " lol. ce qui etait drole aussi le nombre de gens qui se sont barrés après slayer ...comme nous ;)
11/09/2020, 12:32
Novateur ? Je ne sais pas du tout ce que la "presse" en dit mais moi je le trouve très varié (y'a tout NAPALM là dedans !), pas mal de côtés GODFLESH aussi... Pis même un titre totalement KILLING JOKIEN ("Amoral"). Bref, j'adore !!! Album de l'année ???
11/09/2020, 10:59
Barney, toujours aussi intéressant en interview. Bon sang j'adore ce type !!! J'adore l'écart qu'il y a (toujours eu) entre l'aspect brutal de leur musique et le fond, l'esprit derrière tout ça. Quant au dernier album, j'ai bien envie de craquer aussi... Il est aussi "novateur(...)
11/09/2020, 08:04
Nubowsky + 1000000 !!! Le dernier album en date est juste EX-TRA-OR-DI-NAIRE !!! !!! !!! Il tourne en boucle chez moi en ce moment...
11/09/2020, 07:25
Bel effort qui illustre bien le retour en grâce dont bénéficie cet album depuis, disons, une douzaine d'années, et après être passé pour le plus faible dans l'opinion générale jusqu'à la sortie de "Load". Tout est dit ici dans les faits, qui sont au demeurant bien connus. Ce (...)
10/09/2020, 21:27
Sabaton, je n'y prête même plus attention. Pas ma came mais je respecte ceux qui aiment. Y a pas de mauvais Metal. - Le bon Metal, c'est quoi ? Bah tiens, tu prends ce disque là, tu le poses sur la platine, tu écoutes. Bah, c'est du bon Metal. Et le mauvais Metal ? Ah..(...)
10/09/2020, 11:22
J'ai bien aimé celle de David White (Heathen, chant). On sent que l'intérim des gratteux chez Exodus lui a bien cassé les couilles, tout comme le fait que Kragen Lum se soit pointé avec la totalité du nouvel album entièrement composé par lui et que White ne pouvait même pas y apporter ses te(...)
10/09/2020, 11:18
L’interview de Napalm est toujours aussi intéressante.. quelle conviction et quelle carrière exemplaire.
10/09/2020, 09:45