Détroit, Michigan, Blackened Death à tendance Punk, SHITFUCKER. Des tronches à faire fuir les rats dans les égouts de l’humanité, des pseudos à faire pouffer INTENSE MUTILATION (Demonbitch - basse/chant, Zyklon-T - guitare et Python - batterie), une pochette toute moche et salement explicite, et un titre d’album qui laisserait Dani Filth rêveur : Sex with Dead Body. Si avec tous ces éléments en main vous n’avez pas encore compris faire partie d’une élite intellectuelle et être convié aux agapes de l’art contemporain réhabilité intelligentsia américaine, alors je ne peux plus faire grand-chose pour vous. Il n’est donc guère étonnant de retrouver ce trio d’olibrius en tête de gondole d’un label comme Hells Headbangers Records, qui depuis des années s’est fait chantre d’un underground qui souhaite le rester, nous exhumant à longueur d’année « les secrets inavouables des marigots musicaux ». Une fois encore, le label ne s’y est pas trompé, et pour cause. Les SHITFUCKER pataugent dans la gadoue depuis 2005, et sont rodés à l’exercice de la débauche sonique. Existant donc depuis quinze ans, ce groupe sans foi ni loi mais foie dans l’oie manie l’art délicat du primitivisme sonore avec un panache certain, qu’il a pu roder sur les scènes locales, mais aussi en multipliant les formats de sortie. Ainsi, si on ne retrouve qu’un seul LP à leur répertoire (Suck Cocks in Hell, la pauvre Negan n’a pas fini d’en vomir sa bile toute verte), les originaires de Détroit n’ont pas hésité à nous lâcher un maximum de caisses sur la gueule en format démo (trois en trois ans entre 2005 et 2007), EP (deux entre 2008 et 2011, dont le finaud et élégant Sexual Maniac), et tout plein de splits pour te remplir le slip, partageant les faces et les fesses avec MIDNIGHT, ANGUISH, REAPER, PERVERSION, BONEHUNTER, pour fêter la naissance d’une assemblée de gens de bon goût, aux manières raffinées.
Je plaisante bien sûr, puisque le seul but avoué de ces ostrogoths est de simplifier le Thrash à outrance et lui conférer une aura BM cheap, pour assaisonner le tout de NWOBHM sale et déviante. Amateurs de sévices sonores en tout genre, les trois sagouins déversent donc leurs liquides séminaux via une belle bordée de compositions qui exhalent d’un délicieux parfum de toilettes de station-service, parvenant même à transformer les premières œuvres de VENOM et BATHORY en pamphlets rédigés à la gloire d’une technique précise et sans failles. Adepte de la simplicité à outrance, Sex with Dead Body est à l’image de son titre, crado, pervers, faisant l’apologie de doctrines de solfège plus que douteuses, mais évidemment, éminemment jouissif dans son absence totale de contraintes et principes. Lorsqu’on écoute SHITFUCKER, on sait très bien pourquoi. Tout comme on sait pourquoi on regarde pour la douzième fois Redneck Zombies ou qu’on se retrouve dans une partouze urophile allemande avec bières cheap et gretchens boudinées à l’hygiène douteuse. S’ancrant dans une mouvance passéiste très en vogue depuis ces deux dernières décennies, les américains jouent la carte de la nostalgie baveuse, en dégainant non leur zob, mais des riffs gras et grossiers, des rythmique sommaires, et des lyrics tout en allusions et métaphores. Mais à vrai dire, avec des morceaux comme « Leather Lady Lover », « Stab the Head », « Splatter Master » ou « Touch Me I'll Scream », pas de doutes à avoir, et c’est tant mieux comme ça. Les cousins du Michigan ont donc la crise de priapisme nécrophile facile, ne sont pas du genre à sortir avec les reines du bal, rotent, mais se montrent plus qu’efficaces au moment de composer des hymnes à la débauche la plus crue.
En témoigne, la variété des compositions proposées. Loin de se la jouer bourrin pour crétin, le style du trio autorise de sales incartades dans le Metal le plus Rock et Punk, à tel point que ce second LP n’est pas sans évoquer une version à moitié moisie du MOTORHEAD de légende. Moisie, mais fameuse, car avec des titres aussi accrocheurs que « Leather Lady Lover », le trio ne plaisante pas, et prend ses blagues très au sérieux. Très capables dans l’instrumentation, les trublions au prépuce englué nous offrent donc un festival de figures imposées, entre des intros slasher qui mettent dans le bain et des thématiques sombres et louches. Le tout est donc plus que crédible, enthousiasmant, parce que faites-moi confiance, quand la machine déboule à cent à l’heure, mieux vaut avoir la chatte en cuivre et pas en papier crépon. « Serial Killer » en l’état, est la transposition sous caveau des plus grandes heures du HEAD et de TANK, avec sa rythmique qui claque et son riff qui s’envole. Les vocaux de Demonbitch ne font pas semblant de tremper leur langue dans la cyprine, et sa voix éraillée de pervers débauché fait merveille sur ces hymnes au stupre et à la violence, et le tout s’agite comme une excellente série B avec cadavres à la pelle et psychopathes en ribambelle. S’il est difficile de le concevoir avant d’avoir posé ses craintives oreilles sur l’objet en question, Sex with Dead Body approche la perfection dans un style qui la honnit, et ne lâche jamais l’affaire ni les burnes, comme en témoigne le viril et excité « Skitzoid ». Doté d’un son se rapprochant des meilleures démos de 82/83, le LP rend hommage à tout un pan de la culture underground mondiale, et cite les SEXTRASH, les MENTORS, mais aussi le Black Thrash d’Amérique du Sud, en version plus carrée (parce tout tombe pile en plus), nous replongeant dans le bain d‘acide et de bile du triumvirat HELLHAMMER/BATHORY/VENOM (« Divinating Death »).
Du fameux qui crève les yeux, et qui maintient la tension tout du long, comme une trique de trente-six minutes que seul un vagin putréfié viendrait libérer. De l’intense, mais aussi de la transe, avec des valses Heavy/Punk du meilleur tonneau (« Touch Me I'll Scream »), le tout inséré de force entre une intro et une outro délicieuses. Un sacré coup donc que ce deuxième tome des exactions de SHITFUCKER, qui loin de la crudité de son nom, fait appel à une certaine finesse dans la grossièreté.
Titres de l’album :
01.Naked Came the Strangler (intro)
02.Stab the Head
03.Ricky's Dead
04.Sex With Dead Bodies
05.Leather Lady Lover
06.Serial Killer
07.Skitzoid
08.Divinating Death
09.Splatter Master
10.Touch Me I'll Scream
11.Naked Came The Strangler (outro)
Du texte en grasDu texte en italiqueDu texte soulignédu texte barrédu texte en vertune liste d'item numérotée(...)
16/09/2020, 22:12
16/09/2020, 21:49
15/09/2020, 22:30
15/09/2020, 22:06
gros souvenirs, j'y avais emmené mon neveu de 7 ans et demi ! c'etait drole les regards partagés des gens entre "cool la relève" et "ce n'est pas un endroit approprié pour un enfant " lol. ce qui etait drole aussi le nombre de gens qui se sont barrés après slayer ...comme nous ;)
11/09/2020, 12:32
Novateur ? Je ne sais pas du tout ce que la "presse" en dit mais moi je le trouve très varié (y'a tout NAPALM là dedans !), pas mal de côtés GODFLESH aussi... Pis même un titre totalement KILLING JOKIEN ("Amoral"). Bref, j'adore !!! Album de l'année ???
11/09/2020, 10:59
Barney, toujours aussi intéressant en interview. Bon sang j'adore ce type !!! J'adore l'écart qu'il y a (toujours eu) entre l'aspect brutal de leur musique et le fond, l'esprit derrière tout ça. Quant au dernier album, j'ai bien envie de craquer aussi... Il est aussi "novateur(...)
11/09/2020, 08:04
Nubowsky + 1000000 !!! Le dernier album en date est juste EX-TRA-OR-DI-NAIRE !!! !!! !!! Il tourne en boucle chez moi en ce moment...
11/09/2020, 07:25
Bel effort qui illustre bien le retour en grâce dont bénéficie cet album depuis, disons, une douzaine d'années, et après être passé pour le plus faible dans l'opinion générale jusqu'à la sortie de "Load". Tout est dit ici dans les faits, qui sont au demeurant bien connus. Ce (...)
10/09/2020, 21:27
Sabaton, je n'y prête même plus attention. Pas ma came mais je respecte ceux qui aiment. Y a pas de mauvais Metal. - Le bon Metal, c'est quoi ? Bah tiens, tu prends ce disque là, tu le poses sur la platine, tu écoutes. Bah, c'est du bon Metal. Et le mauvais Metal ? Ah..(...)
10/09/2020, 11:22
J'ai bien aimé celle de David White (Heathen, chant). On sent que l'intérim des gratteux chez Exodus lui a bien cassé les couilles, tout comme le fait que Kragen Lum se soit pointé avec la totalité du nouvel album entièrement composé par lui et que White ne pouvait même pas y apporter ses te(...)
10/09/2020, 11:18
L’interview de Napalm est toujours aussi intéressante.. quelle conviction et quelle carrière exemplaire.
10/09/2020, 09:45