The End of Darkness

Echosoul

24/04/2020

Autoproduction

Le type même d’album peu alléchant sur le papier et qui se révèle dans toute sa richesse une fois glissé entre les tympans. Projet américain pur jus, ECHOSOUL se fait justement l’écho d’un Heavy Metal racé de tradition, à l’orée d’un Power surpuissant symptomatique de l’école eighties de JUDAS PRIEST et tous ses suiveurs. Formé par un seul homme, Guy Hinton, en 2019, ECHOSOUL repose donc sur la passion d’un musicien pour une approche claire et franche, et développe de beaux arguments mélodiques et puissants. Visiblement affilié au créneau du White Metal, avec des textes relatifs à la religion et le christianisme, comme à la grande époque de BELIEVER, STRYPER, et autres WHITECROSS, The End of Darkness se propose d’illuminer notre vie de riffs majestueux et d’arrangements ne l’étant pas moins. Mais Guy Hinton se veut plus qu’un simple prêcheur agitant ses mains dans le vide lors de messes célébrées à la gloire du tout puissant, et pose les jalons d’un Metal à la limite du Thrash parfois, ce qui a le don de rendre son message beaucoup plus persuasif. Le but de l’opération était de réunir autour d’un leader unique quelques musiciens connus et d’autres plus novices sur la scène, et d’offrir à l’auditeur potentiel une sorte de all-star-cast au service de morceaux brillants, convaincants, et suffisamment variés pour fédérer. On retrouve donc au casting de ce premier album une liste impressionnante d’instrumentistes, dont Tim “Ripper” Owens venu mettre ses cordes vocales à contribution sur deux morceaux, mais aussi Samus Paulicelli (batterie), Rob Lundgren (chant, sur la plupart des titres), Garrett Peters (guitare solo), Nik Nokturnal (guitare) Giampiero Presilli (guitare solo), Artem Lefimov (basse, guitare), et Dmitry Lisenko (basse). Pour le reste, Guy s’est chargé d’à peu près tout, notamment de la composition et de l’enregistrement, des textes, laissant le travail de mixage et de production à Noah Hirschy et Artem Lefimov aux Red Ghost Studios. Complétant son œuvre d’un artwork signé Van Williams, Guy nous offre donc aujourd’hui une sortie de ténèbres qui laisse augurer d’une carrière fort intéressante…

Du classique, encore du classique, rien que du classique. En admettant des accointances claires avec le PRIEST, mais aussi RIOT, AVANTASIA, PRIMAL FEAR, et pourquoi pas TOURNIQUET ou IRON MAIDEN, ANGRA, ECHOSOUL se fait le chantre d’un Heavy très musclé et mélodique. Basé sur un festival de guitares déchaînées, ce premier album est un catalogue de riffs tous plus percutants les uns que les autres, soutenus par une rythmique infatigable qui cavale de tempi affolés en beats appuyés, se permettant souvent quelques accélérations bienvenues. Produit fini très peaufiné, dramatique juste ce qu’il faut, emphatique comme un sermon cathartique, The End of Darkness est l’archétype de l’album misant tout sur l’efficacité et non l’originalité, se replongeant dans le passé pour prédire l’avenir, mais restant suffisamment touffu pour ne pas être deviné dès la première lecture. On prend note de quelques ambitions progressives, manifestes dès le titre d’ouverture « Where Echoes Go », qui accumule les plans sans risquer l’overdose, avec une batterie qui s’active méchamment en arrière-plan pour propulser des lignes de chant opératiques. On pense immanquablement à CRIMSON GLORY, ICED EARTH, METAL CHURCH, et même à KING DIAMOND, SANCTUARY, soit la crème d’un Heavy Metal précieux et violent qui sait user d’harmonies sans édulcorer son propos viril. Le tout est brillant d’un panache incontestable, avec une bonne bordée de licks à la MAIDEN traités façon HELLOWEEN, le tout faisant preuve d’une dextérité incroyable dans le rendu faisant monter l’intensité d’un cran. Les chœurs sont notables et efficaces, toujours placés au bon endroit, et l’énergie globale démente permet de transformer les titres en ballets tournoyant comme des derviches.

Du beau travail, qui en quarante minutes à peine convainc de la pertinence du concept. Assez concis dans sa façon d’agencer ses morceaux, Guy étonne de sa créativité dans le classicisme, et de sa soif de puissance, transformant le moindre riff mid tempo en déclaration d’intention, et truffant ses chansons d’arrangements grandiloquents. Ainsi, « Crucible of War » ne nous laisse jamais reprendre notre souffle, entre ces lignes de chant emphatiques et ces chœurs évanescents, ces changements de cap qui ne nuisent pas à la cohésion, et le spectre du QUEENSRYCHE de début de carrière qui revient faire traîner ses chaînes dans le paysage. Il n’est pas non plus incongru de penser aussi à une version sous stéroïdes de FATES WARNING, lorsque déroule la majesté Heavy de « Elemental », mais plus qu’une simple accommodation de restes, The End of Darkness est une sublimation de recettes anciennes remises au goût du jour, et la synthèse de plusieurs courants qui ont toujours cohabité avec plaisir. D’ailleurs, l’auteur-compositeur n’hésite pas à afficher ses prétentions sur un long final hypnotique et évolutif, avec « Hangman (A Roman and the Cross) » qui n’hésite pas à franchir la barre des dix minutes. Entre efficacité immédiate et lecture sur plusieurs niveaux, ce morceau est sans doute la quintessence de l’art de l’américain pour fusionner le Heavy classique, le Power échevelé, et le Progressif humble, pour accoucher d’un travail titanesque et précis. On aurait pu craindre une certaine disparité au vu de la liste des musiciens externes impliqués, mais c’est l’impression inverse qui domine et le tout fait preuve d’une gigantesque cohésion. La principale qualité de ce premier jet est d’avoir su rester raisonnable et de ne pas nous avoir assommés d’un tracklisting trop fourni. Il est ainsi beaucoup plus facile d’encaisser le choc sans se lasser des coups portés, d’autant plus qu’ils sont souvent d’une violence à la lisière du Power/Thrash (« The Alchemist (Man of Madness) »).

Belle démonstration de savoir-faire donc que nous livre ECHOSOUL, avec force tierces, soli incandescents, prestation vocale au-dessus de tout soupçon, énergie de tous les diables (sic), et harmonies enchanteresses au service d’une violence parfaitement tangible. Jolie révélation qui nous extirpe des ténèbres prévisibles de la production actuelle.     

             

Titres de l’album :

                       01. Where Echoes Go

                       02. Crucible of War

                       03. Elemental

                       04. Melody of Misery

                       05. The Alchemist (Man of Madness)

                       06. Cobwebs of the Mind

                       07. Hangman (A Roman and the Cross)


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par mortne2001 le 03/11/2020 à 18:27
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