Architects of Aggression

Anthropic

24/04/2020

Autoproduction

Retrouvons ensemble les joies d’un Grindcore de tradition, non édulcoré, et renvoyant clairement à la franchise des pionniers des années 80. Si certains ont présenté les ANTHROPIC comme le chaînon manquant entre TERRORIZER, NAPALM DEATH et HAGGUS, la comparaison n’a rien d’exagérée, et ce second longue-durée ne fait que pousser le concept à son paroxysme. Nous l’avions découvert en 2018, avec Tatanka, qui de sa durée se rapprochait plus d’un EP, mais autant regarder la vérité en face : d’un groupe générique aux qualités classiques, ANTHROPIC est devenu une créature sans pitié, maniant les blasts comme les tarés la machette électronique dans la forêt de cannibales. Fondé en 2016 du côté de Buffalo, ce quatuor de barrés (Brian Pattison - guitare, Jim Santillo - batterie, Chris Hull - chant et Russ Martin - basse) a patiemment élaboré sa technique au point d’incarner aujourd’hui la quintessence d’un style qu’on retrouve souvent trop dénaturé. Fuyant la facilité d’un Gore qui tâche, s’éloignant des expérimentations les plus hasardeuses, le combo prône des valeurs familiales brutales, et accompagne sa démarche de déflagrations toutes plus dantesques les unes que les autres. Bénéficiant d’une production exemplaire qui pue la violence, transforme la caisse claire en casserole, la guitare en tronçonneuse sans perte d’huile et le chant en récrimination d’un goret en plein transe artistique, Architects of Aggression s’ingénie à mériter son titre à chaque intervention. Dix-sept morceaux pour vingt-quatre minutes, le quota est raisonnable et la furie presque palpable. Si on sent évidemment toute l’importance de la scène anglaise des années 80, avec ce parfum Hardcore délicieux, on comprend aussi que l’Amérique a toujours son mot à dire en termes d’outrance instrumentale. Rien de fondamentalement neuf, rien du tout même, juste une charge sonore de moins d’une demi-heure qui arrache les tympans, et qui met en relief le flair de musiciens qui aiment vraiment leur boulot.

Visite dans les abattoirs de l’ultraviolence, Architects of Aggression est une fête de la démence qu’on apprécie à sa juste valeur. Deux détails à mettre en avant évidemment, le jeu effrayant de précision et de vélocité de Jim Santillo, pourtant actif depuis les années 80 mais toujours vert, et le chant grognon de Chris Hull qui beugle comme un ours en cage. Le reste est évidemment tout sauf à l’avenant, l’approche du quatuor étant d’une précision diabolique, malgré des morceaux dépassant juste la minute. Une minute seulement, d’accord, mais une minute bien remplie, remplie de riffs graves et gras, de litanies vocales gravissimes, de blasts ininterrompus, et  de double grosse caisse en folie, de cassures soudaines, d’accélérations phénoménales, et de plans Mosh qu’on apprécie comme une bonne tranche de gras. La difficulté principale du chroniqueur dans ce cas de figure est d’essayer de retranscrire avec des mots la folie ambiante, le Grind n’étant pas le genre le plus simple à décrire. Mais avec quelques fantaisies rythmiques (à vrai dire, beaucoup de fantaisies rythmiques), une ambiance grave mais joyeuse, et une reprise tout à fait incongrue de SICK OF IT ALL (« My Life »), Architects of Aggression bat le haut du pave du Grind old-school, balayant toute tentative de faire évoluer le style vers quelque chose de plus aventureux et culotté. Conscients des enjeux de ce second long, les américains commencent leur périple par une boucherie immédiate, mais développée. On retrouve donc sur l’entame « The True Enemy » tout ce qui a fait le charme du genre depuis le séminal F.E.T.O de NAPALM DEATH, ces riffs sombres et cette franchise de blasts, le tout agrémenté d’un chant digne d’un Death vraiment caverneux. Et puis les chapitres s’enchaînent sans pause ni reprise de souffle, avec une bordée de titres ne dépassant pas la minute, sérieusement burnés, et méchamment tarés, avec toujours en exergue le jeu complètement dingue d’un batteur qui comble le rachitisme de son son par une hystérie permanente.

Que dire d’autre à part que les ANTHROPIC maintiennent la pression tout du long et qu’ils font honneur au Grind américain lui-même faisant honneur au Grind anglais ? Pas grand-chose, si ce n’est que pour passer un bon moment, ce deuxième album est parfait, qu’il va faire peur aux voisins, réveiller les morts, ressusciter grand-mère morte depuis 2012, et filer des puces radioactives au clébard qui pense encore que le facteur est la plus grande menace de son existence. Une charge atomique, une bourrinade de premier choix, des tripes encore tièdes servies sur lit de rognons saignants, et en quelque sorte, la quintessence de la brutalité Core qui fait du bien et ramone les tuyaux. Un album zéro bla-bla, et cent pour cent blasts-blasts.       

 

Titres de l’album :

01. The True Enemy

02. Preparation for the Slaughter

03. Burn it Down

04. Forgotten

05. The Fallacy

06. Shoot to Kill

07. Fear Driven Conformity

08. Evading Reality

09. Projection of Weakness

10. Suffering

11. Generation Lockdown

12. Path of Destruction

13. Architects of Aggression

14. Failure

15. Carnage in the Streets

16. A Lesson in Depravity

 17. Requiem


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par mortne2001 le 17/11/2020 à 17:06
78 %    282

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