Beautiful Strange

The Radio Sun

24/08/2018

Pride And Joy Music

Ce qui est plaisant dans le boulot de chroniqueur, c’est de retrouver à intervalles réguliers des groupes qu’on affectionne, et qui nous donnent de leurs nouvelles sans qu’on ait besoin d’en demander. Ainsi, il arrive que des musiciens prennent le soin de revenir avec une régularité métronomique, comme une bande de vieux amis qui honoreraient un rendez-vous annuel, sans chichis, avec une simplicité proportionnelle à leur talent. L’année dernière, plus ou moins à la même époque, je vous entretenais du cas de mes potes de THE RADIO SUN à l’occasion de la sortie d’Unstoppable, leur quatrième album. Je louais à ce moment-là leur présence effective sur le terrain en soulignant leur productivité, et cette année, c’est Beautiful Strange qui se substitue à lui en tant que cinquième longue-durée. 2014/2018, cinq albums, une prolixité qui ne se dément pas, tout comme la qualité encore une fois marque déposée du combo qui signe une fois de plus un disque impeccable, qui renouvelle le répertoire sans trahir la philosophie d’origine. Inutile d’attendre d’eux autre chose qu’un solide Hard-Rock mélodique à inclinaison AOR, puisque c’est leur plan de carrière, et qu’ils en connaissent toutes les ficelles par cœur. La passion, moteur principal de l’histoire de THE RADIO SUN, qui ne trahit aucunement ses fans avec cette nouvelle livraison qui respecte les critères de qualité établis à l’occasion de Wrong Things Right il y a quatre ans. D’aucuns déploreraient le manque de culot et par extension d’ambition du quatuor, alors que les autres se réjouiront au contraire de retrouver une fois encore leur groupe préféré en très grande forme. Ce qui est immanquablement mon cas.

Toutefois, inutile de préciser que les différences entre Unstoppable et Beautiful Strange sont infimes. D’une part, parce que l’équipe n’a pas changé (Jason Old – chant, Steve Janevski – guitare, Anthony Wong – basse et Gilbert Annese – batterie), et même si on retrouve cette fois-ci à la production Paul Laine (The DEFIANTS) et au mastering Bruno Ravel (DANGER DANGER, THE DEFIANTS), le son reste aussi poli mais énergique que par le passé, et sert à merveille des compositions qui tentent toujours de trouver le plus parfait équilibre possible entre douceur et hargne. Nous parlons donc de ce Hard-Rock léché, abondamment harmonisé, qui use de mélodies sucrées sans nous faire risquer le diabète, et qui prend plaisir à se replonger dans des eighties regrettées, histoire de se rapprocher toujours un peu plus d’un croisement parfait entre JOURNEY et HAREM SCAREM. Les influences du groupe sont donc toujours les mêmes, de DANGER DANGER à WHITE LION, en passant par ECLIPSE, W.E.T, LOVERBOY, DEF LEPPARD, NIGHT RANGER, WINGER, et tous les ardents défenseurs d’un Rock accessible par le plus grand dénominateur commun, mais qui refuse de tomber dans la vulgarité d’un Pop-Rock putassier. De la classe donc, mais aussi beaucoup de spontanéité dans la démarche, et toujours cette science incroyable pour juxtaposer des chœurs collégiaux soft à des parties de guitare prononcées, même si parfois, on croit retomber sur le STRYPER le plus perméable au parrainage de KING KOBRA (« Miss Wonderful »).

Une recette largement testée et éprouvée par les australiens, et évidemment approuvée par leur fanbase, qui pourra se délecter de douze nouvelles compositions aussi professionnelles et épidermiques que le reste de leur répertoire. Difficile de dire si Beautiful Strange s’intègrera au rang de haut fait d’armes dans la discographie des originaires de Melbourne, mais il ne fera en tout cas pas tâche dans leur parcours immaculé, cette blancheur toujours admirablement bien suggérée par des parties vocales impeccables et des arrangements subtils mais efficaces. Le quatuor a toujours cette intelligence d’accroche, et entame son cinquième effort par un morceau assez agressif pour attirer l’oreille, et « Hold On Tight » de se poser en nouveau hit d’un songbook générique dont les pages en débordent. D’autant plus que les THE RADIO SUN enchaînent comme à la parade, et nous servent chaud sur un plateau le séduisant et caressant « Believe In Me », au riff costaud et au solo en brûlot, pour une adaptation des standards AOR US à l’énergie européenne, dans la même optique que le travail le plus récent des HAREM SCAREM, dont on retrouve toujours la patte sur ces refrains imparables. Son de guitare à la Neal Schon, énergie à la BONFIRE, et up-tempo d’enfer pour une ballade dans les méandres des plus pures harmonies (« Should Have Listened to My Heart »). Le tracklisting défile sans hésitation ni pause, et les chansons se succèdent en maintenant la pression et les exigences d’excellence, un peu comme si chaque disque était le dernier et qu’il convenait de laisser le meilleur souvenir possible à l’auditeur.

Alors on enfile, ça défile, et de temps à autres, l’émotion se substitue à la puissance, pour un instant de douceur qui évite l’écueil de la mièvrerie grâce au talent de musiciens qui connaissent leur boulot (« As Long As You Want Me »). Nombre d’entre vous trouveront sans doute l’ensemble un peu trop policé, et les australiens trop polis pour être Rock, mais les amoureux d’un Hard-Rock mélodique pourléché et aux aspérités gommées sauront reconnaître l’un de ses meilleurs représentants, qui relève la gageure de composer douze morceaux qui passent pour autant de tubes, et lorsque l’équilibre atteint la perfection, il n’y a plus qu’à déguster dans l’action (« Out of This World »). Difficile de mettre un segment en avant, puisqu’ils sont tous parfaits dans leur créneau, même si parfois, je l’avoue, on aimerait que la machine s’emballe pour durcir un peu le ton, qui se rapproche parfois d’un métissage entre la sensibilité Pop et la douce rudesse Rock (« Miss Wonderful », archétype d’une rencontre entre Harry HESS et Joe ELLIOTT). Mais comment jeter la pierre à un groupe qui tente quand même de varier le propos sans dévier de sa propre route, et qui funkyse légèrement l’ambiance sur l’endiablé « Have You Got What It Takes », sans se départir de ses chœurs à la QUEEN/DEF LEPPARD. Alors, inutile de traquer le faux-pas, inutile de chercher la petite bête, puisqu’une fois encore, THE RADIO SUN a peaufiné chaque détail. Et au fur et à mesure de la découverte de ces nouveaux inédits, on se dit qu’un tel talent pour élaborer des hymnes intemporels à quelque chose de surnaturel, en tombant au hasard des quarante-cinq minutes sur un joyau du calibre de « I Do Not Want To See You Cry », qui aurait pu être signé par Bryan Adams pour les VIXEN, ou « Beautiful Secret » qui prend un malin plaisir à serrer la main des KIX pour honorer le legs de REO SPEEDWAGON. 

2014/2018, cinq albums, et un sans-faute qui laisse pantois. Les Australiens sont en passe de devenir l’une des plus grandes références du genre, sans faire de bruit, mais en restant honnête envers eux-mêmes et leurs fans. Et de fait, Beautiful Strange est beau, et étrange, dans le sens où il poursuit une trajectoire ascendante dont on se demande bien où elle va s’arrêter. Au paradis sans doute.  


Titres de l'album :

                          1. Hold on Tight

                          2. Believe in Me

                          3. Should Have Listened to My Heart

                          4. As Long As You Want Me

                          5. Out of This World

                          6. Miss Wonderful

                          7. Have You Got What It Takes

                          8. I Do Not Want To See You Cry

                          9. Hearts on Fire

                         10. Beautiful Secret

                         11. Five Years After

                         12. Standing Tall United

Facebook officiel


par mortne2001 le 07/09/2018 à 16:12
91 %    611

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Test de nouvelle vidéo

grinder92 11/09/2020

Vidéos

From This Day Forward

mortne2001 10/09/2020

From the past

...And Justice For All

mortne2001 08/09/2020

From the past

Slayer + Megadeth 2011

RBD 05/09/2020

Live Report

Manifest Decimation

mortne2001 31/08/2020

From the past

Opeth 2006

RBD 29/08/2020

Live Report

Widespread Bloodshed/Love Runs Red

mortne2001 24/08/2020

From the past

PILORI / Interview

Baxter 18/08/2020

Interview

Dead can Dance 2013

RBD 15/08/2020

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
grinder92

Du texte en grasDu texte en italiqueDu texte soulignédu texte barrédu texte en vertune liste d'item numérotée(...)

16/09/2020, 22:12

grinder92

 

16/09/2020, 21:51

grinder92

16/09/2020, 21:49

grinder92

  Affichage des smileys

16/09/2020, 16:48

grinder92

 

16/09/2020, 15:51

grinder92

15/09/2020, 22:30

grinder92

15/09/2020, 22:06

grinder92

  

15/09/2020, 19:09

grinder92

 

15/09/2020, 18:39

grinder92

 

15/09/2020, 18:38

grinder92

Affichage de Smileys  

15/09/2020, 13:57

grinder92

test de fonctionnement

15/09/2020, 13:57

senior canardo

gros souvenirs, j'y avais emmené mon neveu de 7 ans et demi ! c'etait drole les regards partagés des gens entre "cool la relève" et "ce n'est pas un endroit approprié pour un enfant " lol. ce qui etait drole aussi le nombre de gens qui se sont barrés après slayer ...comme nous ;)

11/09/2020, 12:32

Humungus

Novateur ? Je ne sais pas du tout ce que la "presse" en dit mais moi je le trouve très varié (y'a tout NAPALM là dedans !), pas mal de côtés GODFLESH aussi... Pis même un titre totalement KILLING JOKIEN ("Amoral"). Bref, j'adore !!! Album de l'année ???

11/09/2020, 10:59

Living Monstrosity

Barney, toujours aussi intéressant en interview. Bon sang j'adore ce type !!! J'adore l'écart qu'il y a (toujours eu) entre l'aspect brutal de leur musique et le fond, l'esprit derrière tout ça. Quant au dernier album, j'ai bien envie de craquer aussi... Il est aussi "novateur(...)

11/09/2020, 08:04

Humungus

Nubowsky + 1000000 !!! Le dernier album en date est juste EX-TRA-OR-DI-NAIRE !!! !!! !!! Il tourne en boucle chez moi en ce moment...

11/09/2020, 07:25

RBD

Bel effort qui illustre bien le retour en grâce dont bénéficie cet album depuis, disons, une douzaine d'années, et après être passé pour le plus faible dans l'opinion générale jusqu'à la sortie de "Load". Tout est dit ici dans les faits, qui sont au demeurant bien connus. Ce (...)

10/09/2020, 21:27

Arioch91

Sabaton, je n'y prête même plus attention. Pas ma came mais je respecte ceux qui aiment. Y a pas de mauvais Metal. - Le bon Metal, c'est quoi ? Bah tiens, tu prends ce disque là, tu le poses sur la platine, tu écoutes. Bah, c'est du bon Metal. Et le mauvais Metal ? Ah..(...)

10/09/2020, 11:22

Arioch91

J'ai bien aimé celle de David White (Heathen, chant). On sent que l'intérim des gratteux chez Exodus lui a bien cassé les couilles, tout comme le fait que Kragen Lum se soit pointé avec la totalité du nouvel album entièrement composé par lui et que White ne pouvait même pas y apporter ses te(...)

10/09/2020, 11:18

Nubowsky

L’interview de Napalm est toujours aussi intéressante.. quelle conviction et quelle carrière exemplaire.

10/09/2020, 09:45