L’underground se réveille, très tôt, frappe très fort, et s’en va. Et le lendemain, ça recommence. C’est comme ça que ça marche, et ça n’est pas prêt de changer. Tant mieux.
Comme souvent, j’arpente les couloirs sombres du net à la recherche de nouvelles sensations fortes, et comme souvent, je les trouve. Cette fois-ci, c’est sur le Bandcamp d’un jeune groupe originaire de Philadelphie, Pennsylvanie, que j’ai trouvé matière à digresser pour quelque signets, grâce au premier 7’’ éponyme d’un quintette d’enragés, qui brouillent les frontières entre Hardcore traditionnel, Fastcore additionnel et Powerviolence circonstanciel, dans un brouhaha de fureur et une explosion de protestations.
La rage au ventre, Ashley (chant), Spencer & Brandon (guitares), Devin (basse) et Chris (batterie) foncent à cent à l’heure dans une décharge d’adrénaline qui vous défibrille plus efficacement qu’une décharge de gégène en plein cœur. En à peine neuf pistes et un peu plus de dix minutes, les cinq américains nous donnent une leçon de violence majeure, qui rappelle à point nommé toute l’importance des USA sur l’histoire mondiale Core présente, à venir et passée.
Après un premier jet en quatre titres salement bien troussé, sorti en janvier de cette même année, les BLEEDSIDE nous font saigner les oreilles à grands coups de riffs tronçonnés et de rythmiques enlevées, sans discontinuer, comme une gigantesque séance de beignes pour nous faire avouer que la brutalité nous avait manquée.
Dans un registre qui pourra paraître mesuré aux fans de CLOSET WITCH et autres OAF, les cinq pennsylvaniens lâchent la vapeur mais tiennent la bride, pour ne jamais dépasser les limites d’un Powerviolence qui refuse la facilité du chaos désorganisé, et qui concentre son effort sur un Hardcore à corps qui vous plaque au sol de la puissance de ses BPM presque Crust dans l’esprit, mais moins sombre qu’un D-beat scandinave. On nage ici en pleine convergence de courants, qui vous malmènent avant, après et pendant, et qui résument la plupart du temps en une poignée de secondes tout ce qu’il y a à savoir sur la question.
Alors, on va à l’essentiel, et on cogne, mais intelligemment. Etant moi-même fan ardent de la chose Core hurlée d’une voix féminine pleine d’allant, j’ai été fort séduit par les neuf saillies de ce single qui ne dépassent la minute qu’à l’occasion d’une outro béton, et qui le reste du temps se balancent entre la minute à peine entamée et les deux approchées.
Et après une courte intro, les BLEEDSIDE nous cartonnent un « Negative Loop » que les DISCHARGE ou EXTREME NOISE TERROR pourraient leur envier, animé d’un riff sombre très anglais, redondant et noir comme le jais, que des vocaux possédés transcendent avec poigne.
Pas le temps de ralentir, la machine fait fumer les moteurs qui tournent à plein régime, et on aura toujours le temps de les refroidir plus tard. Dans une cadence infernale d’abattage Fastcore, le quintette tape vite et fort, et peut compter sur un batteur de la mort, qui ne halète jamais et ne décélère pas plus. Avec une paire de guitaristes qui riffent dru et serré, et une basse qui s’invite souvent au banquet (« Midnight Blue »), BLEEDSIDE ne se pose aucune question inutile et aligne les calottes, se permettant quand même une légère pause sur les premières mesures de « Baltimore Strut », qui pilonne un up tempo vraiment costaud qui nous garde au chaud.
Feedback mais pas trop, roulements de toms bien finauds, pour une cascade de beats qui laissent la concurrence sur le carreau (« Hum »), chant qui éructe au-delà de ses capacités physiques sur fond de blasts qui ruminent (« L12 »), affrontement des peurs pour rester à l’heure (« Old Phobia », mid tempo pataud mais soutenu par une quatre cordes aux accents crossover), et final intense et légèrement malsain, qui pourrait régaler les historiens Crust mais aussi les archéologues Powerviolence (« Deny The Shame », quelle honte à jouer aussi vite et fort ??).
Ce 7’’ éponyme est une petite bombe qui vous explose à la gueule sans prévenir. Dispo gratis sur le Bandcamp du groupe, c’est un petit pavé qu’on se jette à la face pour rester socialement éveillé, et qui manipule sans précautions les ingrédients les plus dangereux du Powerviolence et du Hardcore maison. A recommander aux fans de la violence de saison.
Chaude, mais lucide.
Titres de l'album:
Du texte en grasDu texte en italiqueDu texte soulignédu texte barrédu texte en vertune liste d'item numérotée(...)
16/09/2020, 22:12
16/09/2020, 21:49
15/09/2020, 22:30
15/09/2020, 22:06
gros souvenirs, j'y avais emmené mon neveu de 7 ans et demi ! c'etait drole les regards partagés des gens entre "cool la relève" et "ce n'est pas un endroit approprié pour un enfant " lol. ce qui etait drole aussi le nombre de gens qui se sont barrés après slayer ...comme nous ;)
11/09/2020, 12:32
Novateur ? Je ne sais pas du tout ce que la "presse" en dit mais moi je le trouve très varié (y'a tout NAPALM là dedans !), pas mal de côtés GODFLESH aussi... Pis même un titre totalement KILLING JOKIEN ("Amoral"). Bref, j'adore !!! Album de l'année ???
11/09/2020, 10:59
Barney, toujours aussi intéressant en interview. Bon sang j'adore ce type !!! J'adore l'écart qu'il y a (toujours eu) entre l'aspect brutal de leur musique et le fond, l'esprit derrière tout ça. Quant au dernier album, j'ai bien envie de craquer aussi... Il est aussi "novateur(...)
11/09/2020, 08:04
Nubowsky + 1000000 !!! Le dernier album en date est juste EX-TRA-OR-DI-NAIRE !!! !!! !!! Il tourne en boucle chez moi en ce moment...
11/09/2020, 07:25
Bel effort qui illustre bien le retour en grâce dont bénéficie cet album depuis, disons, une douzaine d'années, et après être passé pour le plus faible dans l'opinion générale jusqu'à la sortie de "Load". Tout est dit ici dans les faits, qui sont au demeurant bien connus. Ce (...)
10/09/2020, 21:27
Sabaton, je n'y prête même plus attention. Pas ma came mais je respecte ceux qui aiment. Y a pas de mauvais Metal. - Le bon Metal, c'est quoi ? Bah tiens, tu prends ce disque là, tu le poses sur la platine, tu écoutes. Bah, c'est du bon Metal. Et le mauvais Metal ? Ah..(...)
10/09/2020, 11:22
J'ai bien aimé celle de David White (Heathen, chant). On sent que l'intérim des gratteux chez Exodus lui a bien cassé les couilles, tout comme le fait que Kragen Lum se soit pointé avec la totalité du nouvel album entièrement composé par lui et que White ne pouvait même pas y apporter ses te(...)
10/09/2020, 11:18
L’interview de Napalm est toujours aussi intéressante.. quelle conviction et quelle carrière exemplaire.
10/09/2020, 09:45