Mazette cette pochette, mazette. Palsambleu, diantre, fichtre ! Comment coulez-vous qu’un chroniqueur résiste à un graphisme et des couleurs pareilles, lui dont le quotidien est si morne depuis le début d’un déconfinement qui n’a rien changé à sa pauvre vie. Oui, parfois, les raisons de s’atteler à la tâche sont plutôt subjectives et futiles, mais ce vilain-pas-beau en couverture tenant fermement un crâne pas plus frais que lui sur fond de tons rosés et violacés m’a suffi à prendre mon clavier pour vous narrer les dernières aventures des tarés Grind hollandais de COLLISION. Bon, je l’admets, la pochette n’a pas été la seule raison à ma soudaine envie, puisque je connais les zigues depuis un bon moment. Et si d’aventure, le mot « dernières » ne vous avait pas choqué dans la phrase précédente, sachez qu’il a été employé à dessein. En effet, The Final Kill porte bien son nom de faire-part de décès, puisque le groupe a décidé de jeter l’éponge, comme l’indique l’épitaphe leur servant de photo de couverture sur Facebook. 2000-2020, vingt ans de carrière pour l’un des groupes les plus extrêmes des Pays-Bas, et une dernière poussée de fièvre que les musiciens ont voulu concentrée, mais active. Quelle drôle d’idée de mettre un point final à sa carrière par le biais d’un EP économique, alors même que leur dernier longue-durée, Satanic Surgery accuse déjà quatre ans d’existence. Nous aurions préféré un départ en grandes pompes, avec un full-lenght fier et teigneux, mais estimons-nous déjà heureux que les pingouins nous disent au-revoir. C’est donc avec de la tristesse dans mon petit cœur que je rédige cette nécronique d’actualité, vous entretenant des sept petits morceaux constituant cette ultime symphonie à la débauche sonique.
Le format musical des COLLISION a toujours été complexe, et à la croisée des chemins. Pas mal de Grind, beaucoup même, une grosse pincée de Thrash, un poil de Hardcore, pour une démence musicale évoquant les NAPALM, NAUSEA, WEHRMACHT, THE KILL, et pas mal d’autres frappés ne concevant la violence que sous son jour le plus paillard et débauché. Et encore une fois, la dernière, les originaires de Horst/Lottum nous bourrent le crâne de blasts, de riffs velus et trapus, d’accélérations énormes en mode 5G, et de hurlements en binôme. Produit à merveille, propre, carré et taré, ce dernier témoignage de la démence instrumentale vaut largement le coup d’œil et d’oreille. Il reprend les anciennes méthodes en y ajoutant une bonne dose d’euphorie, mais aussi de lucidité, par l’entremise d’une guitare qui a décidé de jeter ses dernières forces dans la bataille. Ce format court dispose donc des riffs les plus démoniaques de Luc van Rens (qui évolue aussi au sein des miraculeux GRIDLOCK), qui s’est méchamment lâché pour laisser une impression globale de trop-plein qui nous laisse sur le flanc. De son côté, le duo de grogneurs Wouter Wagemans/Björn Lemmen en rajoute encore plus dans le créneau « c’est moi qui braillera le plus fort », tandis que Job van de Graaf multiplie les figures de styles, les fills affolés, les blasts déchaînés, s’incarnant comme la boite à rythmes humaine la plus fiable du marché. Face à cette débauche d’énergie sans freins, on regrette la brièveté de l’affaire, et on déplore le manque de générosité d’un groupe qui aurait pu nous saluer un peu plus longuement.
Sept morceaux, dont une bonne moitié dépassant les deux minutes, c’est chiche, mais au moment de se les enfiler, on comprend vite que leur aspect roboratif compense le manque d’entrées. Avec des attaques soniques de la trempe de « Shell Shock Suicide », le groupe joue sur du velours de barbelé, s’entiche du Thrash pour mieux nous décapiter Grind, et lâche la vapeur près du quai de gare pour bien enfumer la tronche des nostalgiques. « Sweet Vermin » en intro situe immédiatement les débats sur le terrain de l’hystérie, avec cette ambiance cartoon/Grind sérieuse, mais ludique. Véritable festival de folie musicale, The Final Kill est un ultime baroud d’horreur, avec la machette à la main, le sang gorgé de substances hallucinogènes pour transformer le massacre en trip intégral. S’il est peut-être un peu réducteur d’affirmer que cet EP fait partie des meilleures réalisations du combo, il se place néanmoins dans le haut du panier de leur démence générale, et offre une sortie la tête haute aux hollandais qui n’ont jamais toléré la demi-mesure. « Frozen In Terror » prouve d’ailleurs au passage toute l’importance du groupe sur la scène Grind du vingt-et-unième siècle, tandis que « Savage Executioner » en épilogue referme les portes avec enthousiasme, et avec une alternance flash de plans Thrash et d’embardées Grind totalement incontrôlables. Dommage que la joie d’assister à une telle fête soit un peu gâchée par cette mauvaise nouvelle, mais en guise de conclusion, je ne saurais que trop vous remercier les mecs pour ces deux décennies de folie, en espérant que l’avenir vous réserve le meilleur des sorts. Vous le méritez amplement bande d’enfoirés !
Titres de l’album :
01. Sweet Vermin
02. Intense Infestation
03. Shattered Glass and Severed Heads
04. Engine of Extermination
05. Shell Shock Suicide
06. Frozen In Terror
07. Savage Executioner
Du texte en grasDu texte en italiqueDu texte soulignédu texte barrédu texte en vertune liste d'item numérotée(...)
16/09/2020, 22:12
16/09/2020, 21:49
15/09/2020, 22:30
15/09/2020, 22:06
gros souvenirs, j'y avais emmené mon neveu de 7 ans et demi ! c'etait drole les regards partagés des gens entre "cool la relève" et "ce n'est pas un endroit approprié pour un enfant " lol. ce qui etait drole aussi le nombre de gens qui se sont barrés après slayer ...comme nous ;)
11/09/2020, 12:32
Novateur ? Je ne sais pas du tout ce que la "presse" en dit mais moi je le trouve très varié (y'a tout NAPALM là dedans !), pas mal de côtés GODFLESH aussi... Pis même un titre totalement KILLING JOKIEN ("Amoral"). Bref, j'adore !!! Album de l'année ???
11/09/2020, 10:59
Barney, toujours aussi intéressant en interview. Bon sang j'adore ce type !!! J'adore l'écart qu'il y a (toujours eu) entre l'aspect brutal de leur musique et le fond, l'esprit derrière tout ça. Quant au dernier album, j'ai bien envie de craquer aussi... Il est aussi "novateur(...)
11/09/2020, 08:04
Nubowsky + 1000000 !!! Le dernier album en date est juste EX-TRA-OR-DI-NAIRE !!! !!! !!! Il tourne en boucle chez moi en ce moment...
11/09/2020, 07:25
Bel effort qui illustre bien le retour en grâce dont bénéficie cet album depuis, disons, une douzaine d'années, et après être passé pour le plus faible dans l'opinion générale jusqu'à la sortie de "Load". Tout est dit ici dans les faits, qui sont au demeurant bien connus. Ce (...)
10/09/2020, 21:27
Sabaton, je n'y prête même plus attention. Pas ma came mais je respecte ceux qui aiment. Y a pas de mauvais Metal. - Le bon Metal, c'est quoi ? Bah tiens, tu prends ce disque là, tu le poses sur la platine, tu écoutes. Bah, c'est du bon Metal. Et le mauvais Metal ? Ah..(...)
10/09/2020, 11:22
J'ai bien aimé celle de David White (Heathen, chant). On sent que l'intérim des gratteux chez Exodus lui a bien cassé les couilles, tout comme le fait que Kragen Lum se soit pointé avec la totalité du nouvel album entièrement composé par lui et que White ne pouvait même pas y apporter ses te(...)
10/09/2020, 11:18
L’interview de Napalm est toujours aussi intéressante.. quelle conviction et quelle carrière exemplaire.
10/09/2020, 09:45