Trash Man in the City

No Decet

10/05/2019

Autoproduction

Du Thrash/Crossover/Punk mexicain, ça vous dit ? Ça tombe bien, puisqu’en ce dimanche matin pluvieux, c’est ce que je comptais vous proposer avec le premier album des NO DECET, joyeux comme un Mosh furieux, et souriant comme un slam à deux. Originaires de Mérida, région du Yucatan, ces deux musiciens qui n’ont besoin de personne d’autre revendiquent donc leur appartenance double au monde du Metal et du Punk, allégeance qu’ils ont déjà prouvée avec leur première démo Camino de Fuego, publiée en 2016. Mais aujourd’hui, c’est en semi-professionnels qu’ils reviennent, avec dans leur flight-case une bordée de morceaux sous influence, combinant l’art californien de la rythmique fatale et la science infuse ibère de la folie qui dégénère, avec pas moins de treize chapitres servis très chaud, pour une ambiance muy caliente. Ainsi, David (batterie/chœurs) et Omar (guitare/chant), nous proposent donc leurs théories sur un Crossover pas piqué des vers, aussi empreint de la folie des MUNICIPAL WASTE et de POWER TRIP (à quelques degrés moindres s’entend), que du traditionalisme radical des RATOS DE PORAO, D.R.I, SUICIDAL TENDENCIES, le tout bien agité du bocal et chanté dans un idiome natal. Mais l’espagnol et le Thrash ont toujours fait bon ménage, et en truffant leur premier LP de samples qui mettent dans le jus, les deux compères signent donc une ode à la bonne humeur, un sonnet à la gloire du Metal le plus guilleret, et surtout, un pamphlet d’un naturel déconcertant, qui fait vraiment du bien dans cette atmosphère de déprime actuelle. Doté d’un son à cheval entre la maquette et l’album de studio, Trash Man in the City est aussi lié à la scène Hardcore mexicaine et espagnole qu’il n’est rattaché à l’esprit Thrash de la baie de Venice, et ose les inserts lapidaires pour mieux faire passer ses idées fulgurantes. Du bonheur en baskets ? C’est le cas, et cette demi-heure en leur compagnie passe très vite, notamment grâce à cette pluralité de ton qui vous débarrasse du bourdon.

Demain, c’est lundi matin. Alors quoi de mieux que l’oublier en s’envoyant quelques morceaux bien troussés, qui proposent différents thèmes, de la blague de potache aux paroles investies et dénonçant les exactions du gouvernement ? Rien, je vous l’accorde, et entre Hardcore Punk au rythme échevelé (« Mi Bandera », les DISCHARGE en vacances au Mexique, pour s’enfiler quelques téquilas), et gros Metal à tendance Thrash qui plaque des riffs maousses sur une rythmique qui tousse (« Maldita Destruccion »), l’équilibre est bien trouvé, nous assurant une écoute au plaisir décuplé par le talent de deux musiciens qui sont tout sauf des bouffons. Certes, le déroulé est classique, les plans ne le sont pas moins, mais il y a une véritable exubérance qui émane de ces morceaux simples, recherchant l’effet maximal et immédiat, et qui se partagent entre la poignée de secondes et les minutes plus longues, pour plus ou moins accélérer le tempo (« Pedo de Robin », plutôt plus que moins). Dans les moments les plus épidermiques, le tandem fait preuve de cohésion et de complicité, et lorsqu’ils tentent le médian avec une hargne de méchants, ça fonctionne et ça rappelle une sorte de fusion entre le MOTORHEAD le plus saignant et le D.R.I le plus fluctuant (« 180km/h »). D’ailleurs, la mention de MOTORHEAD est tout sauf gratuite, puisque les NO DECET terminent  leur sprint par la citation « Lemmy », hymne à notre regretté greaser qui aurait sans doute apprécié d’être mis de si bonne humeur.

Mais cette facilité de fond n’empêche pas une recherche de ton, et un titre comme « Humano » le démontre de ses préoccupations humanistes et de son engagement social, reliant le Thrash le plus formel au Hardcore le moins bordel. La voix monocorde d’Omar, qui pourrait paraître redondante au prime abord s’accorde très bien de ces riffs puissants semblant chipés dans les coffres de la scène Hardcore lusophone des années 80, tout comme au legs anglais de la même époque, et on sent que les deux musiciens ont l’habitude de jouer ensemble, se calant sur la même ligne pour faire tomber les breaks pile au bon moment. Loin d’avoir le cul entre deux chaises, Omar et David ont choisi de ne pas choisir entre le Metal et le Punk, sans se prendre trop au sérieux, ni verser dans l’approximatif dangereux. Leur musique est libre mais carrée, précise, mais pas millimétrée, même si les passages les plus lourds sont bien empaquetés (« Paranoia », un peu du SAB, un peu de CARNIVORE, un peu du FROST, pour une litanie bien lourde), et cette façon de passer de la stabilité à la vélocité est parfaitement délicieuse, et des morceaux affolés comme « Masacre » de nous bousculer un peu plus, à la manière d’un WARFARE, d’un TANK ou d’un IRON REAGAN, l’amplitude en moins, mais la folie en plus. Un premier album qui vaut donc largement le coup d’être découvert, qui nous présente un groupe en place, aux idées sympathiques, et qui prend ses blagues très au sérieux sans devenir chiant. Pas de révolution dans les rangs, mais un sérieux coup de pied au cul d’un Crossover parfois trop imbu, qui a oublié ses prétentions adolescentes de défoulement et de plaisir simple.     

    

Titres de l’album :

                       1.Trash Man in The City

                       2.Maldita Destruccion

                       3.Pedo de Robin

                       4.Muerte A Los Falsos

                       5.180km/h

                       6.Mi Bandera

                       7.Paranoia

                       8.Devastación

                       9.Masacre

                      10.Guerreros del Mosh

                      11.Nueva Actitud

                      12.Humano

                      13.Lemmy


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par mortne2001 le 26/07/2019 à 17:44
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