Usé par une semaine qui n'était pas finie, le ventre gonflé par un dîner excessif, je suis venu pour la première fois en tram au Black Sheep comme un petit vieux. Pour le – probable – dernier concert de l'année, c'était un rattrapage car les deux groupes étaient déjà passés en ces lieux hors de ma présence. Il était difficile pourtant de faire un plateau aussi dissemblable, en apparence.
Devant une affluence correcte, PRYAPISME semblait presque banal dans son instrumentation, ce ne sont pas trois petits synthés qui vont nous impressionner… Mais quand ça a démarré, l'ensemble dynamite, disperse et ventile. Le mélange entre Metal et BreakCore est très au point, les sonorités de Mario Kart survitaminé croisent des ponts Thrash ou Black énergiques à faire pâlir d'envie bien des trues. D'autant qu'une certaine noirceur dérangée se ressent de partout, si bien que le fameux titre en variation sur Moussorgski est d'une incontestable cohérence. Plus qu'à un Psykup au carré, c'est à la démarche de Mike Patton que l'on pensait immanquablement pour cela. L'intensité, l'imprévisibilité des titres est extrême même si le propos global sera largement cerné quand viendra la fin du set au bout d'une heure sans ennui. Cela vaudrait le coup de bien réviser les titres à l'avance pour laisser passer moins de subtilités et d'effets Manu Chao. Le jeu du bout des doigts des guitaristes sur certains plans est intéressant. En matière d'extrême et de technique, Pryapisme se pose bien.
Moi qui ne goûte guère l'humour dans le Metal je dois reconnaître m'être laissé charmer par l'humour vif du principal communicant, assez brillant pour un propos partiellement improvisé, le batteur fumeur en ayant une bonne couche aussi. L'occasion de rappeler la jeunesse Rock basque avec quelque membre de YONL (légende ou réalité ?), de casser le jeu de l'autre guitariste plus diverses plaisanteries envers Arbre ou les pires fans. Passons sur les intitulés comiques. Du chant gâcherait certainement l'ensemble. Foutraque mais léché, Pryapisme ne m'a pas déçu.
À la pause je me suis fait aborder à cause de mon t-shirt, cela faisait longtemps que ça ne m'était plus arrivé.
Après avoir pris son temps pour installer son riche matériel et vérifié des balances précises, obligeant notamment à placer le retour central dans ce qui tiendrait lieu de fosse à d'autres occasions, YEAR OF NO LIGHT s'est lancé peinard dans son set. Les Bordelais jouent bien fort une musique à présent bien en vogue, au croisement de multiples styles auxquels sont donnés une synergie improbable en théorie. Le volume sonore, par exemple, est autant propre au Shoegaze qu'au Drone. Ces riffs et ces structures rallongées peuvent être autant du Doom épuré que du Post-Rock bétonné. Certains passages légers et délicats rappelaient ouvertement Cure le mois dernier, alors que la froide noirceur irradiant de l'ensemble est incontestablement apparentée au Black le plus ouvert. Il n'est pas si courant d'avoir deux batteurs, qui ne se forcent pas mais dont les jeux se complètent (l'un des deux étant pigiste).
Une minorité du public s'était éclipsée dès le premier quart d'heure, mais je me suis coulé dedans très facilement tant ce soir une musique lourde et peu violente me convenait. Oui, je trouve ce genre de groupes aisés à écouter, sans vouloir vexer. Ce vaste mélange tient la route parce qu'au final c'est simple et facile à digérer. Un bon chanteur, de quelque scène qu'il provienne, apporterait dans ce cas une profondeur supplémentaire au tout ; mais c'est un choix artistique évidemment. Comme ces titres de morceaux à la Mogwaï francophone, pure écriture automatique, cohérente avec les émotions que le collectif transmet. Cette fois la communication se réduisit à quelques ots avant le dernier morceau, qui venaient du cœur, pour évoquer la longue histoire entre ces Bordelais et les plus anciens passionnés de notre scène Montpelliéraine. Le set s'achevant au bout d'une heure je n'ai pas traîné, devant encore me lever tôt.
Du texte en grasDu texte en italiqueDu texte soulignédu texte barrédu texte en vertune liste d'item numérotée(...)
16/09/2020, 22:12
16/09/2020, 21:49
15/09/2020, 22:30
15/09/2020, 22:06
gros souvenirs, j'y avais emmené mon neveu de 7 ans et demi ! c'etait drole les regards partagés des gens entre "cool la relève" et "ce n'est pas un endroit approprié pour un enfant " lol. ce qui etait drole aussi le nombre de gens qui se sont barrés après slayer ...comme nous ;)
11/09/2020, 12:32
Novateur ? Je ne sais pas du tout ce que la "presse" en dit mais moi je le trouve très varié (y'a tout NAPALM là dedans !), pas mal de côtés GODFLESH aussi... Pis même un titre totalement KILLING JOKIEN ("Amoral"). Bref, j'adore !!! Album de l'année ???
11/09/2020, 10:59
Barney, toujours aussi intéressant en interview. Bon sang j'adore ce type !!! J'adore l'écart qu'il y a (toujours eu) entre l'aspect brutal de leur musique et le fond, l'esprit derrière tout ça. Quant au dernier album, j'ai bien envie de craquer aussi... Il est aussi "novateur(...)
11/09/2020, 08:04
Nubowsky + 1000000 !!! Le dernier album en date est juste EX-TRA-OR-DI-NAIRE !!! !!! !!! Il tourne en boucle chez moi en ce moment...
11/09/2020, 07:25
Bel effort qui illustre bien le retour en grâce dont bénéficie cet album depuis, disons, une douzaine d'années, et après être passé pour le plus faible dans l'opinion générale jusqu'à la sortie de "Load". Tout est dit ici dans les faits, qui sont au demeurant bien connus. Ce (...)
10/09/2020, 21:27
Sabaton, je n'y prête même plus attention. Pas ma came mais je respecte ceux qui aiment. Y a pas de mauvais Metal. - Le bon Metal, c'est quoi ? Bah tiens, tu prends ce disque là, tu le poses sur la platine, tu écoutes. Bah, c'est du bon Metal. Et le mauvais Metal ? Ah..(...)
10/09/2020, 11:22
J'ai bien aimé celle de David White (Heathen, chant). On sent que l'intérim des gratteux chez Exodus lui a bien cassé les couilles, tout comme le fait que Kragen Lum se soit pointé avec la totalité du nouvel album entièrement composé par lui et que White ne pouvait même pas y apporter ses te(...)
10/09/2020, 11:18
L’interview de Napalm est toujours aussi intéressante.. quelle conviction et quelle carrière exemplaire.
10/09/2020, 09:45