Allez, si on se faisait un petit tête à tête en amoureux, du côté de Kota Kinabalu, en Malaisie ? Après tout, c’est une charmante ville côtière, alors autant en profiter non ? Hum ? Vous ne tombez pas dans mon panneau ? Mais quel panneau ? Ah, je ne suis pas du genre à proposer des plans romantiques c’est ça ? Vous avez le nez creux, en fait, la Malaisie n’est qu’une excuse. Enfin, pas vraiment, puisque c’est le pays d’origine d’une nouvelle bande qui nous propose sa nouvelle bande, en tape via Exit Music, et qui vaut salement la peine d’être écoutée, sous peine de se priver d’une bonne dose de violence concentrée.
Oui, je sais, on passe de la romance à la violence en quelques lignes, mais après écoute du produit en question, celle d’un éventuel rapprochement affectueux ne se pose plus tant ces barges Core nous malmènent jusqu’au fond des yeux.
XRDM est donc un quintette malaisien (Memel: guitare, Nzt: chant, Adam: basse, Praka: autre guitare et Qassim: batterie), déjà auteur d’un nombre conséquent de sorties (une démo en 2013, un premier EP éponyme en 2014, un split avec les NO STATIK), complètement DIY, et qui sait distiller de franches attaques Core, dans un climat joyeusement foutraque de Fastcore à tendance Powerviolence light, qui remue franchement les tripes et qui a la niaque.
Rien de bien nouveau sous le soleil d’Asie, mais une folle énergie dispensée par un combo qui sait comment la gérer, et surtout, la faire exploser. Sur une trame simple, les cinq compères nous troussent de véritables petits hymnes à la débauche sonique, et bousculent les conventions Hardcore pour le mettre à leur diapason. Et le la chez eux est plutôt haut placé, si l’on en juge par la voix incroyablement hystérique de Nzt, qui hurle comme une damnée, et qui nous effraie de ses vocalises haut-perchées. Rarement chanteuse Core n’aura poussé le paroxysme des hurlements à son comble, mais avouons tout de go que la demoiselle à le gosier costaud, et qu’en plus elle se fait soutenir par les cris rauques de son acolyte qui aggrave le tout. Ajoutez à ça un instrumental super solide, qui s’articule autour d’une rythmique qui n’hésite pas à blaster quand l’envie s’en fait sentir, des riffs supersoniques qui charclent et labourent à cent lieues alentours, et vous obtenez la tape de Fastcore de cette fin d’année, qui balaie les doutes et qui évite qu’on s’encroute. Doté d’une production ample mais suffisamment sèche pour adhérer aux principes Core, Fashkodato! est le genre d’EP qu’on écoute encore et encore, mais comme six minutes ça passe très vite, on est rapidement tenté d’y retourner, histoire de s’en remettre une bonne giclée.
Brassage des genres pour folie ambiante, cette fête Hardcore passe comme une tornade qui vous déforme le corps, et vous laisse à terre, les oreilles en chou-fleur et le regard ailleurs. Difficile de se montrer impassible devant une telle démonstration d’intensité, qui relègue bien des collègues dans les cordes de la politesse musicale. Ici, tout n’est que bruit et fureur, mais bruit amadoué et contrôlé, pour ne pas sombrer dans le chaos tout en faisant du pied à un Thrashcore vraiment musclé. Comme en plus, le gang nous a soigné une pochette aux petits oignons, d’un graphisme admirable au message limpide, Fashkodato! se pose en tape de luxe qu’il serait dommage de laisser sur des étagères abandonnées. Vendue pour quatre malheureux dollars, elle présente l’atout majeur de s’écouter à toute heure, et lâche huit morceaux, dont deux seulement passent la barre de la minute, mais qui proposent suffisamment d’idées pour les rendre indispensables. Dès lors, vous connaissez le principe du Fastcore, jouer vite, encore plus vite, pas forcément plus fort, mais avec une hurleuse de la trempe de Nzt, les XRDM jouent de leur point fort, sans en abuser en bâclant des compos pour s’amuser.
Voilà le bilan qu’on peut dresser de cette découverte affolée, mais si jamais vous préférez la violence à la romance, ne vous gênez pas, et réservez une table, quelque part du côté de Kota Kinabalu, et passez cette cassette pour vous amuser de la tête des autres convives pas vraiment à la fête. Et avec un peu de bol, les XRDM se pointeront entre les crevettes et la soupe au potiron. Ça risque d’être mignon…
Titres de l'album:
Du texte en grasDu texte en italiqueDu texte soulignédu texte barrédu texte en vertune liste d'item numérotée(...)
16/09/2020, 22:12
16/09/2020, 21:49
15/09/2020, 22:30
15/09/2020, 22:06
gros souvenirs, j'y avais emmené mon neveu de 7 ans et demi ! c'etait drole les regards partagés des gens entre "cool la relève" et "ce n'est pas un endroit approprié pour un enfant " lol. ce qui etait drole aussi le nombre de gens qui se sont barrés après slayer ...comme nous ;)
11/09/2020, 12:32
Novateur ? Je ne sais pas du tout ce que la "presse" en dit mais moi je le trouve très varié (y'a tout NAPALM là dedans !), pas mal de côtés GODFLESH aussi... Pis même un titre totalement KILLING JOKIEN ("Amoral"). Bref, j'adore !!! Album de l'année ???
11/09/2020, 10:59
Barney, toujours aussi intéressant en interview. Bon sang j'adore ce type !!! J'adore l'écart qu'il y a (toujours eu) entre l'aspect brutal de leur musique et le fond, l'esprit derrière tout ça. Quant au dernier album, j'ai bien envie de craquer aussi... Il est aussi "novateur(...)
11/09/2020, 08:04
Nubowsky + 1000000 !!! Le dernier album en date est juste EX-TRA-OR-DI-NAIRE !!! !!! !!! Il tourne en boucle chez moi en ce moment...
11/09/2020, 07:25
Bel effort qui illustre bien le retour en grâce dont bénéficie cet album depuis, disons, une douzaine d'années, et après être passé pour le plus faible dans l'opinion générale jusqu'à la sortie de "Load". Tout est dit ici dans les faits, qui sont au demeurant bien connus. Ce (...)
10/09/2020, 21:27
Sabaton, je n'y prête même plus attention. Pas ma came mais je respecte ceux qui aiment. Y a pas de mauvais Metal. - Le bon Metal, c'est quoi ? Bah tiens, tu prends ce disque là, tu le poses sur la platine, tu écoutes. Bah, c'est du bon Metal. Et le mauvais Metal ? Ah..(...)
10/09/2020, 11:22
J'ai bien aimé celle de David White (Heathen, chant). On sent que l'intérim des gratteux chez Exodus lui a bien cassé les couilles, tout comme le fait que Kragen Lum se soit pointé avec la totalité du nouvel album entièrement composé par lui et que White ne pouvait même pas y apporter ses te(...)
10/09/2020, 11:18
L’interview de Napalm est toujours aussi intéressante.. quelle conviction et quelle carrière exemplaire.
10/09/2020, 09:45